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Hu Jintao réélu chef de l'Etat sur fond de crise au Tibet, les Echos.fr, 19/03/08

Chine : Hu Jintao réélu chef de l'Etat sur fond de crise au Tibet
[ 15/03/08  - 12H24   - actualisé à 12:24:00  ]

Après avoir été confirmé en octobre chef du Parti, l'homme fort de la Chine a reçu, sans surprise, l'onction de 99,7% de près de 3.000 délégués de l'Assemblée nationale populaire, réunis depuis le 5 mars à Pékin pour sa session annuelle 

Le numéro un du Parti communiste chinois Hu Jintao a été reconduit samedi par le Parlement pour cinq ans à la tête de l'Etat. Après avoir été confirmé en octobre chef du Parti, l'homme fort de la Chine a reçu, sans surprise, l'onction de 99,7% de près de 3.000 délégués de l'Assemblée nationale populaire (ANP, Parlement), réunis depuis le 5 mars à Pékin pour la session annuelle. Hu Jintao, 65 ans, a été longuement applaudi par les délégués du parlement contrôlé par le Parti, avant de serrer la main du Premier ministre Wen Jiabao, qui doit être reconduit dimanche pour un nouveau mandat de cinq ans. Le chef de l'Etat conserve aussi la présidence de la Commission militaire centrale, une pure formalité après avoir été confirmé, en octobre, à la tête de la structure jumelle dépendant du Parti.

Son probable successeur à partir de 2012, Xi Jinping, 54 ans, a poursuivi sa marche vers le sommet en étant nommé vice-président de la République, mais avec un score moindre : 98,5%.

Une réelection assombrie par les émeutes au Tibet

A cinq mois des jeux Olympiques de Pékin, une vitrine de la puissance retrouvée du géant asiatique, cette réélection attendue du président Hu Jintao est assombrie par la crise au Tibet. Vendredi, des violences entre manifestants tibétains hostiles à la présence chinoise et forces de l'ordre ont fait au moins dix morts dans le centre historique de Lhassa. Une ironie du sort, puisqu'il y a près de 20 ans, lors des précédentes grandes manifestations, Hu Jintao dirigeait le Tibet.

L'un des délégués les plus poursuivis par la presse samedi, avant l'ouverture de la session pour le vote, a été le président de la Région autonome du Tibet, Qiang Ba. A peine descendu du bus de la délégation tibétaine, sur la place Tiananmen sous haute protection policière et militaire, Qiang Ba, un Tibétain, a vivement dénoncé "un complot de la clique du dalaï lama", le leader spirituel des bouddhistes tibétains en exil en Inde depuis 49 ans. "Nous condamnons fermement ce genre de méthodes, ces saccages, incendies et violences, c'est évident qu'il s'agit d'un complot de la clique séparatiste du dalaï lama", a-t-il dit, en tentant difficilement de se frayer un passage au milieu de la foule des caméras et micros. "C'est la manière dont ils agissent, c'est un complot à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ils s'aident mutuellement", a-t-il poursuivi avant de se diriger vers le Palais du Peuple.

Nuo Erde, un délégué tibétain de la province du Qinghai, voisine du Tibet, a jugé inconcevable que le Tibet obtienne l'indépendance. "Cela n'aura jamais lieu", a-t-il lancé, s'en prenant à "des forces étrangères hostiles dans la zone". "Je viens du Qinghai et la situation là-bas est calme, la Chine est une grande famille de minorités, les tibétains, les han, tout comme les autres, nous sommes tous pareils, nous ne permettrons jamais qu'il y ait une indépendance ou une semi-indépendance", a dit Nuo Erde. Les députés militaires en tenue d'apparat faisaient, eux, la sourde oreille, alors, que selon des témoins à Lhassa, l'armée quadrille désormais la ville.

Les pays occidentaux, dont les Etats-Unis et ceux de l'Union européenne, ont appelé vendredi la Chine à la retenue et au respect de la culture tibétaine.



19/03/2008
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