La Chine : premier émetteur de CO2 au monde
La Chine : premier émetteur de CO2 au monde
Source : developpementdurable.com, 18/11/2008
La Chine explose. Economiquement, culturellement et écologiquement. A l’heure de la croissance économique et industrielle rapide, elle se trouve en position de consommer une quantité importante d’énergie au détriment de l’environnement. En 2007, la Chine aurait émis plus de 1,8 milliard de tonnes de CO2, alors que sur la même période, les émissions des Etats-Unis seraient d'1,59 milliard de tonnes. Un triste record qui ferait grimper la Chine sur la plus haute marche du podium des pays émetteurs de CO2. Et les émissions ne cessent de s’accroître.
Les solutions de court terme, les moins coûteuses, sont souvent privilégiées pour générer rapidement du profit. Selon le président chinois, Hu Jintao : « Pour les pays en voie de développement, les priorités sont avant tout la croissance économique et l’amélioration des conditions de vie de leurs habitants ». Les centrales thermiques au charbon se multiplient : il s’en ouvrirait une par jour en moyenne dans le pays. Seulement, une révolution industrielle de la Chine qui se calquerait à celle des pays industrialisés faite il y a 200 ans ne serait pas soutenable.
Des efforts en matière de développement durable
Le gouvernement a édité le livre blanc de « La politique et l’action de la Chine dans la lutte contre le changement climatique » énumérant un grand nombre de mesures à mettre en place. L’idée directrice de la Chine pour lutter contre le changement climatique consiste à mettre en application le concept de développement scientifique, à économiser les ressources et préserver l’environnement tout en orientant les efforts pour garantir le développement économique. La Chine veut mettre l’accent sur l’optimisation de la structure énergétique et le renforcement de la protection et de l’édification écologique. Pour cela, le pays s’appuie sur les progrès scientifiques et techniques et tente d’apporter de nouvelles contributions à la protection du climat à l’échelle planétaire. Selon le premier ministre chinois, Wen Jiabao, lors de son discours d’ouverture à l’Assemblée populaire nationale (APN), « il faut que l’environnement devienne une véritable priorité pour la Chine ».
N’oublions pas non plus les quelques efforts de la Chine, tel que la création de la première ville écolo Dongtan, à proximité de Shanghaï, sur l’île de Chongming, qui sera prête pour sa première partie en 2010. La République populaire a également lancé la première « Journée verte » pour sensibiliser la population à la protection de l’environnement. La Chine, a crée des centrales éoliennes dans le désert de Gobi où le potentiel d’exploitation est considérable pour ce type d’énergie. Nous retiendrons enfin l’effort du pays pendant les JO de Pékin 2008.
Une réalité qui laisse finalement peu de place au développement durable
Seulement, la Chine se trouve à une période qui peut difficilement prendre en compte une vision à long terme comme nous tentons déjà si douloureusement de le faire en Occident. Il n’est donc pas question pour elle d’accepter de se soumettre à des quotas chiffrés au risque d’entraver son développement économique et de perdre ainsi l’avantage sur les industries des pays développés, contraintes elles, à investir dans les énergies renouvelables ou de payer des pénalités. Et pourtant, une vision sur le long terme serait plus économique, comme le démontre l’ancien vice-président de la Banque Mondiale, Nicholas Stern, dans son rapport. Le coût des mesures préventives serait inférieur à celui engendré par les risques et problèmes futures. Les pays développés, après avoir réalisés leurs révolutions industriels, peuvent-ils imposer aux pays en voie de développement de se contraindre à des modes de production prenant en compte l’environnement ? N’est-ce pas pour les pays développés une forme de protectionnisme que d’utiliser le prétexte environnemental ? Où le contexte actuel est-il arrivé au point qu’il est inadmissible qu’un pays ne réagisse pas à une urgence planétaire ?